de Goldoni.
Création le 19 novembre 2013.
Théâtre National de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Un bon bourgeois de Vérone qui cherche à marier sa fille ; le prétendant idéal, fortuné mais stupide, qui se trouve avoir un frère jumeau, inconnu de lui, aussi malin qu’il est pauvre ; des amours contrariées ; des valets truculents et cruels ; des quiproquos et malentendus en cascade ; une foule de personnages hauts en couleur…
Avec Les Jumeaux vénitiens de Goldoni, on est à la fois dans la commedia dell’ arte, la comédie classique et la critique sociale. Un genre dont Mathias Simons s’empare avec une jubilation visible et communicative. Le texte de Goldoni est une véritable machine à jouer, qui secrète de la théâtralité à l’état pur et permet à une formidable distribution de s’en donner à cœur joie. La mise en scène garde un pied solidement ancré dans le classique, dans l’esprit du théâtre de tréteaux, mais en pose un autre dans la modernité avec des codes qui sont subtilement bousculés, comme ces costumes d’époque qui évoquent de grandes marques actuelles. Au final, c’est bien le jeu des acteurs qui est au centre d’un spectacle joyeux, bondissant, drôle et poétique, mais aussi cruel et décalé, où chaque personnage est une mine d’or joliment investie. Car, au-delà des jumeaux du titre, pas un personnage n’échappe à une profonde dualité. Personne n’est vraiment celui qu’il prétend être ou veut qu’on croie qu’il est. Tout le monde ment, feint, tout le monde cache quelque chose. Les Jumeaux vénitiens, c’est un spectacle qui déterre habilement les intentions souterraines, brutales et amorales, de cette bourgeoisie d’apparence bien sous tous rapports. Avec, bien évidemment, l’argent comme moteur ultime des actions de chacun. « Les intentions dramaturgiques de Goldoni cachées derrière la farce sont intéressantes, souligne Mathias Simons. Cette thématique du double, de l’hypocrisie, du mensonge, c’est un propos on ne peut plus actuel, un sujet terriblement contemporain. »
Mise en scène : Mathias Simons | Assistante : Caroline Lionnet | Scénographie : Vincent Lemaire, Chloé Kégelart | Costumes : Marie-Hélène Balau | Maquillage : Catherine Tilmant | Lumière : Xavier Lauwers | Régie générale : Luc Loriaux | Avec : Béatrice : Emilie Jonet, Zanetto/Tonino : Fabrice Murgia, Le docteur Balanzoni : Fabrice Schillaci, Brighella : Jean-Pierre Baudson, Lelio : Jean-Baptiste Szézot, Colombine : Marie-Hélène Balau, Rosaura : Valentine Gérard, Pancrace : Vincent Cahay, Florindo : Vincent Hennebicq, Arlequin : Quantin Meert | Régie lumière : Didier Covassin | Régie plateau : Stéphanie Denoiseux, Julien Desmet | Son : Jeison Pardo Rojas et Simon Pirson | Habilleuse : Nathalie Willems | Réalisation décor et costumes : Ateliers du Théâtre National | Construction : Pierre Jardon, Yves Philippaerts, Dominique Pierre, Laurent Notte | Réalisation toile : Alexandre Obolensky | Costumes : Nicole Moris, Isabelle Airaud, Marie-Hélène Balau, Nalan Kosar et Aurélia David, Maud Ménager et Nathalie Willems (stagiaires) | Production : Théâtre National/Bruxelles, Théâtre de Namur, Théâtre de Liège, Théâtre de Carouge-Atelier de Genève/Suisse