Pour un spectacle qui se jouera prochainement à la Bourse de Bruxelles, le parti pris de la mise en scène et de la scénographie est une déambulation des spectateurs dans le lieu.
Pour répondre aux contraintes techniques de ce type de spectacle, les régies seront mobiles et contrôlées par des iPads reliés sans fils aux consoles lumière, son et vidéo.
En tant que bon geek, j’ai modestement essayé d’apporter mon aide au projet pour le déploiement du réseau wifi. C’est une première pour moi et l’équipe et nous marchons un peu vers l’inconnu. Mais je vais tâcher de vous expliquer les problèmes que nous rencontrons et les solutions que nous pourrons (j’espère) apporter.
Nous avons opté pour un Routeur Linksys WRT-1900-AC.
Pour compléter le réseau et diffuser dans toutes les pièces, nous avons acheté 8 Point d’accès TP Link TL-WA801-ND.
Ce sont des appareils très bon marché, mais qui, selon les critiques, font le boulot. Ils ont aussi l’avantage de pouvoir être alimentés en PoE (Power over Ethernet).
Certains seront utilisés en PA, d’autres en Client ou encore, en Range Extender.
Et enfin, nous avons complété notre liste avec 2 switchs Cisco SF 100D-08P.
Ils présentent 8 ports dont 4 en PoE.
Pour le reste du réseau, ce sont des switchs 100Mbps et des grandes longueurs de câbles Ethernet que nous avions déjà en stock.
Première constatation au déballage, les PA TP-Link ne sont pas véritablement compatibles avec la norme PoE. Il existe en fait une norme passive et active. La dernière répondant au nom de 802.3af.
Avec un PoE passif, le courant est véhiculé sur les paires non-utilisées, tandis qu’avec un PoE actif, le courant circules également sur les paires data, ce qui requiert un protocole particulier qui permet aux périphériques de se reconnaitre et de dialoguer avant d’envoyer le jus.
Heureusement, les PA sont livrés avec un injecteur, qui est une simple connectique qui ajoute le courant sur les paires libres. Malheureusement, il ne permettent qu’une longueur de câble de 30m.
Une mauvaise idée était (pour éviter de tirer du câble dans des endroits peu accessibles) de configurer certain TP-Link en Range Extender.
La faible réception, conjuguée à la répétition, ne faisait que ralentir le débit jusqu’à peau de chagrin. Il a finalement fallu les câbler normalement.
Avec des câbles FTP Cat5e, il est déconseillé de dépasser 100m. Au delà, l’atténuation du signal est préjudiciable au débit.
Pour ramener Internet au routeur depuis une BBOX au rez-de-chaussée, j’ai du tirer largement plus de 100m (200m au pif) en passant, en autre, par le réseau structuré déjà en place dans le bâtiment. Comme l’atténuation était telle que je n’avais plus de signal détecté à l’arrivée, j’ai placé un switch au milieu du trajet, ce qui fonctionne très bien.
Pour simplifier les choses, chaque service a reçu une tranche IP dans laquelle il fait ce qu’il veut (enfin presque ;-)).
192.168.0.1 -> 192.168.0.50 : Pour le routeur et les PA, Clients, bref, le matériel réseau.
192.168.0.51 -> 192.168.0.100 : La lumière.
192.168.0.101 -> 192.168.0.150 : Le son.
192.168.0.151 -> 192.168.0.200 : La vidéo.
192.168.0.201 -> 192.168.0.254 : Les invités (Smartphones, Tablettes, Laptop, …) en DHCP.
Outre la dernière tranche en DHCP, toutes les autres IP sont fixes.
Pour contrôler la lumière (ça fera l’objet d’un prochain post), durant les répétitions, nous utilisons 2 Light Palettes Strand Light. Une en maître (hôte) et l’autre en client.
La Palette hôte est connectée au réseau en Ethernet tandis que la Palette client, sur une table à roulettes, est, elle, connecté en WIFI via un TP-Link configuré en client.
Problème, ce client WIFI ne peut se connecter qu’à un seul PA via son SSID et sa MAC adress. Alors que les iPad peuvent faire du Handover (certains disent du Roaming), le boîtier TP-Link ne le peut pas. Il faut toujours rester à vue du PA qui a été configuré.
On l’oublie souvent, mais il est important de bien choisir ses fréquences. Ce petit soft – Wifi Explorer – est bien utile pour explorer l’environnement radio qui nous entoure.
Chaque canal à une largeur de 22MHz. Utiliser deux canaux proches provoque inévitablement des interférences. Il est préférable de choisir un canal déjà occupé, car un protocole permet aux AP de se synchroniser pour éviter les problèmes. La normalisation prévoit que l’on occupe que les canaux 1, 6 et 11. Malheureusement, certains utilisateurs ne respectent pas ce principe et viennent alors se placer à cheval sur 2 bandes de fréquences.
L’autre grande surprise à laquelle je n’avais jamais prêté attention est le débit « réel » du wifi. Avec un PA 802.11g, le débit théorique est de 54mbps. En réalité, on tourne plutôt autour de 20mbps à quelques mètres sans obstacles. En 802.11n, le débit théorique est de 150mbps et sur mon iPad, il retombe à environ 75mbps (80mbps au mieux).
Et pour finir, une superbe explication ici.